Kids are alright

On se demande de qui je tiens. Ma maman prenait beaucoup trop de photos quand j'étais encore à la maison. Et mon papa c'est le seul qui a le courage de scanner l'intégralité des pellicules photos depuis 1976, pour pouvoir les garder sur CD.

Alors mon gentil papa m'a refilé un CD avec toutes ces photos de moi étant petit. Et je les ai toutes regardées une par une. Et c'est effrayant de voir comment ca semble à la fois si proche et si lointain. A cette époque, le monde se résumait au carré vert de mon jardin. A mon frere et moi qui jouions avec nos cailloux et nos batons.

Jusqu'a que je me mette à parler, ma maman m'a dit que je tirais en permanence la gueule. Je trouve pas. Je me trompe peut etre, mais j'avais en permanence cet air ... étonné.

Dommage que je m'en rappelle pas. Il me semble que c'est Freud qui affirme qu'il faut tout d'abord comprendre son enfance, pour pouvoir se comprendre, une fois adulte. Enfin là... je vois bien que sur toutes les têtes que je fais jusqu'en Troisième j'ai l'air content.


J'avais l'air content aussi, quand je me vois assis sur cette chaise haute a découvrir les joies de manger par soi même. Je semblais tellement concentrer à apprendre à coordonner mon mouvement de sustentation. "Main...Yaourt... Main.. Bouche... Raté... On recommence.

Encore une fois je me plains d'être un adulte. Encore une fois je me dis que c'était mieux, avant, quand on avait encore que 9 ans, et qu'on était amoureux de sa voisine. C'est encore mieux quand on avait 3 ans et qu'on se fendait la poire autour d'un yaourt qu'on essayait de "manger".

Avoir ces photos c'est vraiment inestimable, c'est une preuve que comme tous les Hommes, j'ai été un enfant qui voyait le monde avec des yeux neufs. Et c'est aussi la preuve qu'on ne vit pas seulement avec le présent, mais aussi avec toute l'expérience d'une jeunesse bien candide...

Quand j'étais plus jeune, car on l'est tous plus ou moins, et que je vivais encore chez mes parents et que j'allais au collège, on voyageait beaucoup. Et le lycée et la crise d'adolescence, ont fait que je n'aimais plus partir avec mes parents et je sautais de joie intérieurement quand on m'annoncait que je restais dans ma ville, pendant les vacances d'été. Quel petit con.

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